Photos du Congrès prises le 31 octobre

Le monde compte suffisamment de richesse pour que chacun puisse mener une existence digne et satisfaisante. Toutefois, la conception du système actuel est telle que la richesse n’est pas redistribuée à ceux/celles qui la créent, ni à ceux/celles qui en ont le plus besoin.

À travers le monde, les droits de l’homme sont une utopie, les inégalités se creusent et l’austérité décidée dans le sillage de la crise financière mondiale a engendré du chômage et des attaques à l’encontre des services publics et des droits des travailleurs/euses. En de nombreux point du globe, le colonialisme à l’ancienne a cédé la place à un nouveau colonialisme économique. Nous sommes confrontés à un nivellement par le bas en matière de fiscalité, de droits des travailleurs/euses et de normes environnementales.

Les bénéfices des entreprises s’envolent et le pouvoir est passé entre les mains des élites fortunées qui en usent pour influencer les gouvernements, les médias et les élections. L’orthodoxie du marché domine les grands courants politiques et tout discours alternatif est largement ignoré, conduisant à un désengagement populaire, au ressentiment et à des clivages sociaux. À mesure que s’amenuise la confiance dans les institutions publiques, nous assistons à une progression du nationalisme, du racisme et des politiques réactionnaires, alors que l’action sur le changement climatique piétine. L’hostilité à l’égard des migrant(e)s, des réfugié(e)s et autres groupes vulnérables se fait plus virulente à bien des endroits.

Les syndicats et leur rôle au sein de la société sont souvent remis en question parce qu’ils représentent les derniers mouvements démocratiques de masse à défendre des alternatives progressistes. Ces attaques s’inscrivent dans le cadre d’une tendance croissante à limiter le rôle des partenaires sociaux, affaiblir les droits de l’homme et porter atteinte à la démocratie.

Dans un monde globalisé, chacun de ces défis parait immense, complexe et soumis à contestation. Pourtant, de simples interrogations permettront d’y répondre : souhaitons-nous faire passer le peuple avant le profit ? Voulons-nous un monde où la richesse, le pouvoir et les privilèges se trouvent concentrés entre les mains d’une minorité et non dans celles de la collectivité ? Sommes-nous disposés à défendre les droits fondamentaux de la personne et la dignité ? Nous sommes nombreux à choisir l’humain avant le profit et à riposter – et les syndicats sont la clé du succès de ces luttes.

Animée par Owen Jones

Syndicaliste et commentateur du Guardian. Les intervenant(e)s étudieront les développements mondiaux, exposeront leur vision d’un monde dans lequel le peuple est au-dessus du profit, et discuteront des opportunités de bâtir un mouvement des travailleurs/euses en vue de créer ce monde.

Intervenant(e)s :

Rosa Pavanelli

Secrétaire générale, Internationale des Services Publics (ISP)
Rosa apportera un aperçu mondial des défis auxquels les services publics, les travailleurs/euses des services publics et leurs syndicats sont confrontés.

Tefere Gebre

Vice-président, AFL-CIO, Etats-Unis
Tefere réfléchira aux politiques de migration d’un point de vue syndical, tant à l’échelle mondiale qu’aux Etats-Unis.

Sahar Desouki Ibrahim Fouad

Vice-président, Syndicat des employés du secteur des sciences de la santé (Union of Health Sciences Employee – UHSE), Egypte
Sahar fournira une analyse critique du printemps arabe, de ses conséquences et des leçons qui peuvent être tirées pour les futurs mouvements démocratiques.

Frank Bsirske

Président, Ver.di, Allemagne
Frank parlera du futur de l’Europe en tant que force progressiste sur la scène mondiale, ainsi que du rôle que les travailleurs/euses et les syndicats peuvent jouer pour faire reculer l’orthodoxie néo-libérale.

Magdalena Sepúlveda

Associée de recherche principale, Institut de recherche des Nations Unies pour le développement social (UNRISD)
Magdalena commentera les récents événements politiques en Amérique latine en se basant sur son expérience en tant qu’ancienne Rapporteuse des Nations Unies sur l’extrême pauvreté et les droits humains.

Depuis plus de cinquante ans, l’accès aux services de santé relève des droits de l’homme. Ce principe se reflète dans les constitutions de nombreux pays. En dépit d’améliorations significatives, notamment dans les pays industrialisés, nous sommes pourtant encore très loin de garantir le droit à la santé pour tous.

Bien que cette aspiration ne soit que rarement contestée, l’hégémonie rampante de la logique du marché compromet sa réalisation. Au prétexte que nous ne pourrions plus nous permettre d’investir davantage, les financements ont été réduits et une participation financière des usagers a été instaurée. Cette forme de marchandisation, ainsi que d’autres, creusent encore les inégalités en matière de santé. Chaque année, plus de 150 millions de personnes basculent sous le seuil de pauvreté en raison de dépenses de santé non couvertes par l’assurance-maladie.

Les PPP et les services privatisés détournent l’argent du système de santé pour remplir les coffres des entreprises. Les grandes sociétés du domaine de la santé et des assurances exercent des pressions sur les gouvernements tandis que les multinationales pharmaceutiques manipulent les règles du commerce international et de la propriété intellectuelle dans le but de protéger leurs bénéfices monopolistiques. La capacité à réagir aux crises est compromise, en particulier dans les systèmes de santé fragiles, à l’instar de l’Afrique touchée par Ebola.

Les recommandations de la Commission de haut niveau des Nations Unies sur l’emploi en santé et la croissance économique (UN COMHEEG), en 2016, démontrent les bienfaits pour l’économie de l’investissement dans les soins de santé. Les conclusions de la réunion tripartite de l’OIT, en 2017, mettent en lumière la nécessité d’éviter la pénurie mondiale prévue de 18 millions de travailleurs/euses de la santé en 2030. Ces recommandations et conclusions exigent que nous améliorions les conditions de financement, d’emploi et de travail dans le secteur des services de santé.

L’ISP y a répondu à travers le lancement, en 2016, de sa Campagne en faveur du droit humain à la santé. Parce que l’universalité des soins de santé n’est pas un rêve. Parce que les richesses mondiales sont bien assez suffisantes pour y parvenir. Parce que ce qui manque, c’est la volonté politique. Et nous devons œuvrer pour y remédier.

Animée par Roberto Bissio

Directeur exécutif de l’Institut du Tiers monde. Chaque intervenant(e) donnera son point de vue sur la manière de remporter la lutte pour un système universel de soins de santé publics. Roberto Bissio discutera également de la privatisation et de la mainmise des entreprises – autant de conséquences de l’importante influence des entreprises sur les politiques de santé –, des multinationales pharmaceutiques et des compagnies d’assurance maladie.

Intervenant(e)s :

Jim Campbell

Directeur Département personnels de santé, Organisation mondiale de la Santé (OMS)
Jim Campbell parlera du rôle (futur) de l’Organisation mondiale de la Santé pour renforcer les systèmes de santé publique en vue d’atteindre une couverture sanitaire universelle publique.

Dr Amit Sengupta

Coordonnateur mondial adjoint, Mouvement populaire pour la santé, Inde
Dr Sengupta exposera les limites des prestations de services de santé sur le marché, et parlera du caractère contradictoire du but lucratif dans la fourniture des soins de santé et de la réalisation d’un accès universel à la santé.

Judith Kiejda

Assistante Secrétaire générale, Association d’infirmières et de sages-femmes de Nouvelle-Galles du Sud (NSW Nurses and Midwives’ Association – NSWNMA), Australie
Judith Kiedja discutera de l’expérience des affiliés australiens de l’ISP dans le processus de mobilisation de l’intervention communautaire pour endiguer la privatisation, en s’appuyant sur l’expérience de l’enquête populaire sur la privatisation.

Boubacar Bobaoua

Président, Syndicat Unique de la Santé et de l’Action Sociale (SUSAS), Niger
Boubacar Bobaoua parlera de la valeur mobilisatrice des réseaux (sous-) régionaux en vue de gagner de l’influence en matière de politiques de santé dans les institutions régionales. WAHSUN et campagne pour la santé pour tou(te)s en Afrique de l’Ouest.

Carolina Ximena Espinoza Tapia

Secrétaire générale, CONFUSAM, Chili
Carolina Espinoza Tapia abordera la promotion de la croissance par l’intermédiaire des services sociaux et de santé. Elle fera part des expériences du réseau interaméricain des affiliés de l’ISP et de la manière dont celui-ci aide à lutter contre la tendance à la privatisation des soins de santé.

Irina Lizenko

Présidente de l’organisation régionale de Vladivostok, Syndicat des travailleurs/euses du secteur de la santé de la Fédération de Russie (Health Workers Union of the Russian Federation – HWURF), Fédération de Russie
Irina Lizenko abordera le sujet des salaires décents et de la protection sociale pour les travailleurs/euses de la santé, en démontrant le lien entre un travail décent et une prestation de qualité des soins de santé.